UNE AFFAIRE DE COEUR : La tragédie d'une employée des P.T.T.
De : Dusan Makavejev
Avec : Eva Ras, Slobodan Aligrudic,Ružica Sokić
Yougoslavie, 1967, DVD 9 - 79 minutes
Zone 2, Noir et blanc, VOSFTR
13.00 €
Izabela, jeune standardiste, rencontre Ahmed, inspecteur des services d’hygiène. Leur histoire d’amour passionnelle et charnelle semble les combler tous deux. Mais alors qu’Ahmed doit s’absenter pour raisons professionnelles, Izabela est courtisée assidument par un collègue. À son retour, Ahmed trouve Izabela différente. La tension devient bientôt palpable entre ces deux êtres qui s’adoraient...
Chef de file de la Nouvelle Vague noire, considéré comme le Godard yougoslave. Makavejev est un des réalisateurs qui font naître le cinéma moderne, avec comme maîtres-mots l’humour, la déconstruction et le sexe. Dans une Yougoslavie sous régime autoritaire, il fait la chronique de vies gagnées par la libération des mœurs, interroge en les confrontant des discours qui pour la première fois s’opposent, et traduit une modernité venue de l’Est. Un cinéaste passionnant àredécouvrir après 30 ans d’oubli.
Avec ce second long métrage, Makavejev analyse dans un récit tragi-comique les rapports entre les
mœurs qui se libèrent de la société yougoslave et la respectabilité affichée du régime de Tito. Narration novatrice où fiction, images de propagande et interventions scientifiques sont mises sur le même plan, ce film audacieux fait éclater une modernité toute sensuelle àl’écran en suivant la vie d’une « femme moderne » dans une Belgrade en travaux et en mouvement.
BONUS : Conte pédagogique (1961 - 11mn - VOSTF) de Dušan Makavejev : Grand-mère, dérangée par ses petits enfants, décide de leur raconter les aventures de Camarade Blanche-Neige. • Parada (1962 - 11 mn - VOSTF) de Dušan Makavejev : Toute la société civile défi le en cette Journée Internationale des Travailleurs... Makavejev se mêle àla foule, caméra au poing. Un impressionnant sens du montage où la vie l’emporte sur l’idéologie.
LIVRET : Interview de Dušan Makavejev par Michel Delahaye dans Les Cahiers du Cinema n° 191 (p. 38-41), 1967.